40 années de partenariat
Ziou: une histoire d’amitié entre Buc Tiers-Monde et des zibbas conscients
de l’importance de l’éducation dans les progrès sociologiques, humains et économiques.
Ziou, c’est un ensemble de 26 petits villages dispersés dans
la brousse, dans un paysage de savane arborée, regroupant 22 159 habitants
appelés « zibbas »
Du chef de village au maire
Avec les
nouvelles lois de Décentralisation, Ziou passe progressivement d’une gestion
dite « traditionnelle » à une administration territoriale : les dernières
élections municipales ont mis en place 1 maire et 52 conseillers, 2 par
village, 1 homme et une femme.
Pour la première fois, les Burkinabè de la province du
Nahouri ont élu en décembre un député Nankana, fils de Ziou et de nos
partenaires, partenaire lui-même depuis de nombreuses années : un espoir
supplémentaire pour le futur !
Quand l’histoire commune a débuté, il n’existait qu’une seule
école primaire construite grâce au père de Stan Karfo, partenaire de BTM
depuis les origines de la rencontre.
A ce jour, ce sont 16 écoles et bientôt 18 avec 2900 élèves
encadrés par 59 instituteurs ; chaque année, environ 450 élèves de CM2
sont candidats à l’entrée au collège.
La première demande des zibbas a donc été l’éducation
Aujourd’hui, le partenariat avec BTM a permis la construction d’une vraie cité
scolaire, avec son collège et son lycée enfin clôturés pour la sécurité des
élèves et des locaux. 16 classes accueillent 1020 élèves, encadrés par 23
professeurs et un proviseur chargé de cours. La scolarisation des filles est
une préoccupation des villageois : elles sont scolarisées à près de 80% en
primaire. Une étude statistique locale est nécessaire pour étudier l’évolution
de leur scolarisation dans le secondaire à Ziou.

Mais, si le lycée fonctionne, ce n’est pas sans
difficultés : manque de moyens humains et matériels. L’organisation
institutionnelle exige l’existence d’une association de parents d’élèves qui
d’une certaine manière finance l’Etat : l’APE reverse une partie du
montant des inscriptions des élèves, paie, cette année, le salaire de 5
professeurs, le carburant pour l’éclairage des classes, l’achat de
tables-bancs… Notre partenaire, la FEZ (fondation pour l’éducation à Ziou),
participe en finançant aussi des actions grâce à BTM. La gratuité des années
collège se met en place nationalement, mais pas encore à Ziou.
Le parrainage
Notre rôle et nos objectifs dans ce domaine n’ont pas changé
depuis l’origine, ils ont évolué par la création du système de parrainage
des élèves de la 6
ème à la terminale. Le parrain ou la marraine
finance la scolarité, l’uniforme, le repas du midi, les fournitures.
Dernièrement, BTM a mis en place un dispositif de
prêts de vélo. En

effet, faire des études à Ziou, n’est pas facile : il faut venir au lycée,
parcourir des kilomètres depuis son village, trouver un endroit éclairé pour
faire ses devoirs (il fait nuit toute l’année dès 18h), pas de centre
documentaire, pas d’accès à internet, pas d’argent pour acheter des livres,
dictionnaires ou annales.
Si toute cette logistique autour de l’éducation fonctionne,
c’est parce qu’elle est basée sur une demande réelle de la population, sur des
partenaires disponibles, compétents et bénévoles, comme ici les acteurs de BTM.
Le centre socio-culturel
Nos partenaires de la FEZ ont un nouveau projet qui
sera soutenu par BTM dans les prochaines années. Il s’agit de réhabiliter des
locaux vétustes construits par BTM. Ces bâtiments rénovés devraient abriter un
centre socio-culturel avec une médiathèque, une salle informatique, des salles de
réunion, un accueil des élèves en période d’examen, un coin cuisine, des
sanitaires… un projet en voie d’élaboration avec, comme priorité la réfection
des lieux situés à proximité de la cité scolaire.
Les femmes à Ziou

Les missions annuelles de BTM depuis la création de
l’association ont permis la rencontre de nouveaux partenaires, de faire émerger
les demandes, en particulier celles des femmes. Ainsi, l’association Tewuinné,
regroupant « les veuves et orphelins, les femmes divorcées et jeunes mères
célibataires, infectées ou affectées par le VIH SIDA » a été créée afin de
les aider dans les domaines sanitaires, économiques, et solidaires.

Un des objectifs de Tewuinné a été la mise en place de
micro-crédits avec BTM : comment entreprendre une activité économique sans
disposer d’un minimum d’argent ? c’est ce petit peu prêté qui va permettre
de faire « progresser » les conditions de vie de ces femmes isolées,
avec leurs enfants, sans ressources.
En 2005, BTM a initié ces prêts auprès d’une quinzaine de
femmes, prêts gérés sur place par le bureau de l’association accompagné avec
bienveillance par la FEZ.
Aujourd’hui, ce sont plus de 80 femmes qui bénéficient de
ces petits crédits, qui le gèrent et qui sont solidaires grâce à la création
d’une caisse spéciale prenant en charge les éventuelles difficultés des
emprunteuses. Maintenant, Tewuinné peut prêter au groupe de femmes sans que BTM
abonde les fonds !
Un bilan auprès des femmes concernées met en évidence leurs
nouvelles possibilités bien restreintes : elles peuvent payer la scolarité
des enfants, les médicaments en cas de maladie, de « petites
choses » de la vie quotidienne mais au combien vitales !
Une nouvelle activité économique vient de voir le jour :
3 femmes aidées de 2 hommes s’occupent de 10 ruches, de leur entretien, de la
récolte du miel et de sa vente. Ce miel est excellent !
Le domaine sanitaire et médical
Même si nous sommes moins impliqués dans ce domaine ,

l’évolution de Ziou est néanmoins très importante : chaque village est
approvisionné en eau potable par 164 forages et puits.

Un château d’eau pourra fournir l’eau par des bornes fontaines.
Il existe maintenant 4 centres de santé ouverts 7 jours sur
7, 24h sur 24, encadrés par 8 infirmiers, 4 accoucheuses, 2 matrones. Il n’y a
pas encore de médecin, mais il devrait bientôt arriver. Ces équipes médicales
travaillent dans des conditions difficiles, avec peu de matériel, dans des
locaux ouverts à la poussière et peu entretenus. Mais leur compétence et leur
volonté de faire évoluer la médecine sont reconnus. Les campagnes de
vaccination, les « pharmacies », les séances d’information sur les
maladies liées à l’eau, la contraception, le sida font reculer la mortalité.
L’espérance de vie a gagné 10 ans en 10 ans !
Le barrage
Sa construction va s’achever certainement cette
année. L’idée d’un barrage date d’une quarantaine d’année. BTM a toujours
cherché à faire émerger ce projet, à trouver des bailleurs de fonds plus à même
de le financer.
C’est en 2012 qu’enfin les financements ont été trouvés par
l'état burkinabé, et que le projet a été repris par le gouvernement.
Ziou va changer ! avec ses 35 ha de terres irriguées, ses
cultures toute l’année, l’élevage, la pêche … un apport de population ... une
vraie révolution avec ses progrès sociaux, économiques et sanitaires mais aussi
les effets pervers des pertes des repères traditionnels.